Rupture, déceptions répétées, dépendance affective : quels enjeux dans nos vies?
La relation amoureuse est fondamentalement au cœur de notre vie, depuis notre conception jusqu’à notre dernier souffle. Les expériences d’amour dans l’enfance, de la tétée au premier baiser adolescent, participent grandement à structurer notre psyché. Et une fois devenu adulte, la relation amoureuse met en jeu l’ensemble de notre fonctionnement psycho-émotionnel. Nous n’en percevons consciemment, à un instant précis qu’une partie restreinte. ¨Par exemple, nous allons ressentir un élan du cœur, le besoin d’embrasser l’être aimé, ou un besoin de protection ou de tendresse, ou un désir physique, etc… Nous ne nous apercevons pas des enjeux inconscients qui portent ces envies.
Mais les mécanismes inconscients qui nous font nous sentir épanoui(e) auprès d’un être sont bien présents. Toutes nos fonctions psychiques sont en jeu, y compris et peut-être surtout celles qui sont blessées et qui trouvent l’apaisement auprès de cet autre.
Alors, lorsqu’un évènement (rupture, trahison, …) casse cette alchimie, c’est tout l’édifice psychique qui s’en trouve ébranlé.
La déception amoureuse, une épreuve pour se comprendre
La déception amoureuse est assurément un moment douloureux de la vie. Pour autant, elle ne doit pas submerger l’individu dans la durée. S’il plonge dans une détresse émotionnelle sans limite, il est urgent d’agir. Mais que faire lorsqu’on perd pied dans la sphère intime, ou au niveau social voire professionnel?
Si tel est le cas, c’est que la rupture amoureuse appuie sur des blessures psychiques antérieures. Elles sont réactivées par la déception amoureuse et plongent la personne dans une situation de crise très douloureuse. C’est donc la conjonction de la fin d’une relation amoureuse avec des traumatismes plus anciens qui peut amener l’individu à vivre un effondrement intérieur.
C’est ici que le travail thérapeutique intervient pour aider la personne en détresse. Dans un premier temps, le thérapeute aide le (la) patient(e) à identifier ces failles du passé. Puis ensemble, ils conviennent de la manière de les soigner. Le travail en état hypnotique permet alors de retrouver des repères internes stables. La personne peut désormais gérer en adulte la fin d’une relation qui, comme toute mort, annonce également une renaissance.
Un scénario qui se répète…
Régulièrement des patient(e)s rapportent que leur vie amoureuse répète un scénario qui aboutit à une séparation. Ces personnes se sentent attirées par un certain type de partenaire. La relation évolue dans un scénario similaire jusqu’à une fin insatisfaisante, blessante, voire destructrice.
Cette répétition est souvent ressentie comme une condamnation. Et les personnes qui en font le constat se demandent comment sortir de ces schémas douloureux. Comment vaincre le « signe indien » qui semble les enfermer toujours plus?
… mais qui nous apprend à nous connaître !
« Ce qui n’accède pas à la conscience se transforme en destin. » Que nous apprend cette sentence terriblement juste de Carl Gustav Jung? Nos blessures enfouies conditionnent en nous certains comportements de défense qui, tout en cherchant à nous préserver, nous entraîne inexorablement à répéter un scénario traumatique. La relation amoureuse est un terrain privilégié pour faire revivre dans notre vie actuelle ces douleurs du passé. Cette contrainte de répétition engendre des histoires d’amour qui présentent entre elles des points communs. Ces similitudes sont des informations précieuses sur ce qui est en souffrance. Elles se répètent comme pour informer la conscience de ce qui doit être pris en charge.
L’hypnose pour sortir du cercle infernal
A partir d’un questionnement sur ces schémas répétitifs, il est possible de cerner ce qui se joue dans le champ inconscient. Les souvenirs ou les surréactions émotionnelles dans certaines situations, par exemple, permettent de remonter jusqu’aux causes des blessures psychiques en jeu. Le dialogue entre le patient et l’hypnopraticien amène à définir les suggestions les plus adaptées pour soulager le conflit intérieur. Elles permettent de créer un rapport harmonieux à des évènements difficiles du passé. Une fois ces blocages dénoués, la personne peut gérer en adulte la fin d’une relation et se projeter dans de futures rencontres, épanouissantes et respectueuses.
Une relation aussi insatisfaisante qu’indispensable : la dépendance affective
« Je ne supporte plus mon (ma) partenaire mais je ne me sens pas le courage de partir… » Ainsi pourrait être résumé le ressenti des personnes en dépendance affective. Avant d’arriver à ce constat, ces personnes ont été souvent confrontées à des situations dévalorisantes. La relation est devenue de plus en plus toxique, après des humiliations, des vexations ou des marques de déconsidération répétées.
Pour autant, la personne en dépendance affective ne se sent pas en capacité de quitter. L’idée de la solitude ou de devoir affronter la vie sans un autre pour la soutenir lui semble hors de portée. Là aussi, ces situations font écho à un vécu antérieur. Les expériences du passé n’ont pas permis à l’individu de construire une confiance en soi suffisante. Dans certains cas, le passé a pu déstructurer toute estime et donc confiance en soi.
La présence de l’autre devient alors aussi indispensable qu’insupportable ! Car si l’enfant n’a pas de vécu qui lui a fait découvrir sa capacité à s’en sortir par lui-même, sur quelle base l’adulte pourra-t-il s’appuyer pour sortir d’une impasse relationnelle? C’est toute la question et l’enjeu qui sont posés dans les situations de dépendance affective !
L’hypnose comme outil de libération intérieure
L’hypnose est alors un outil opportun. L’impact de l’hypnose sur la confiance en soi et l’estime de soi est connu et utilisé depuis les débuts de l’hypnothérapie. Le travail élaboré avec le (la) patient(e) pour reconstruire la capacité à croire en soi, en son pouvoir de gérer sa propre vie est le levier pour sortir des situations de dépendance affective. Une fois la confiance intérieure revenue, les paramètres de la relation à deux se redéfinissent. La personne est alors en capacité de choisir, en conscience, son chemin et quel(le) partenaire est en accord ou pas pour l’accompagner.